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histoire de kamar et de l’experte halima
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sa manche et la tendit au roi, qui se dilata et se trémoussa d’aise et de contentement. Et il la passa à son cou, au moyen d’un cordon de soie, et monta s’asseoir sur son trône. Et il regardait de tous côtés avec des yeux illuminés de joie, tandis que la perle était comme un soleil pendu à son cou.

« Après quoi, il se tourna vers le joaillier Obeid et lui dit : « Ô maître Obeid, à toi maintenant le souhait ! » Et le joaillier réfléchit une heure de temps et répondit : « Qu’Allah prolonge les jours du roi ! mais l’esclave, dont les mains percluses ont eu l’honneur insigne de toucher la perle merveilleuse et de la remettre à notre maître, perforée selon son désir, possède une épouse toute jeune qu’il est obligé de ménager beaucoup, vu qu’il est bien vieux et que les hommes sur le retour, qui ne veulent pas se rendre défavorables à leurs épouses, doivent les traiter avec toutes sortes d’égards et ne rien faire sans les consulter. Or, tel est précisément le cas de ton esclave, ô roi du temps. Il voudrait aller prendre l’avis de son épouse, au sujet de la demande que lui permet de faire notre maître magnanime, et voir si elle n’a pas elle-même un souhait à formuler préférable à celui que je pourrais imaginer. Car Allah l’a douée non seulement de jeunesse et de charme, mais d’un esprit fertile et perspicace et d’un jugement à toute épreuve ! » Et le roi dit : « Hâte-toi, Osta-Obeid, d’aller consulter ton épouse et de revenir m’apporter la réponse ; car je n’aurai de repos d’esprit que lorsque j’aurai rempli ma promesse ! » Et le joaillier sortit du palais et alla trouver son épouse et lui soumit le cas. Et la femme adolescente s’écria :