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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-TROISIÈME NUIT

Elle dit :

… et il arriva sans encombre dans cette ville-là.

Or, il advint que précisément ce jour de son arrivée était un vendredi matin ; et Kamar put constater que tout ce que lui avait raconté le derviche était l’exacte vérité. Il vit, en effet, que les souks étaient vides, les rues désertes, et les boutiques ouvertes mais sans vendeurs ni acheteurs. Et, comme il avait faim, il mangea et but de ce qui lui convenait, jusqu’à satiété. Et il avait à peine fini son repas qu’il entendit la musique, et se hâta de se cacher comme avait fait le derviche. Et il vit bientôt apparaître la dame adolescente avec ses quarante suivantes. Et il fut saisi, à la vue de sa beauté, d’une émotion si forte qu’il tomba évanoui dans son coin.

Lorsqu’il eut repris ses sens, il vit que les souks étaient animés et remplis d’allants et de venants, tout comme si jamais la vie des affaires ne se fût interrompue. Et, tout en détaillant dans son esprit les charmes surnaturels de l’adolescente, il commença par aller s’acheter des habits magnifiques, tout ce qu’il put trouver de plus riche et de plus somptueux chez les principaux marchands. Et il se rendit ensuite au hammam d’où, après un bain prolongé et