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les mille nuits et une nuit

petite Doniazade s’écria : « Ô ma sœur, que tes paroles sont douces et charmantes et fraîches et savoureuses ! Et comme cette histoire est admirable ! » Et le roi Schahriar dit : « C’est vrai ! » Et Doniazade crut voir les yeux du Roi mouillés, et dit tout bas à Schahrazade : « Ô ma sœur, je vois comme une larme dans l’œil gauche du Roi, et comme une seconde larme dans son œil droit ! » Et Schahrazade regarda le Roi d’un regard furtif, sourit et dit, en embrassant la petite : « Puisse le Roi ne point éprouver moins de plaisir à entendre l’histoire de Kamar et de l’experte Halima ! » Et le roi Schahriar dit : « Je ne connais pas cette histoire, Schahrazade, et tu sais que je l’attends et que je la désire ! » Elle dit : « Si Allah veut, et si le roi me le permet, je la commencerai demain ! » Et le roi Schahriar, qui se souvenait de la parabole de la vraie science, se dit : « Je veux bien patienter jusqu’à demain, pour entendre cette histoire-là ! »

— Et à ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le malin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGTIÈME NUIT

La petite Doniazade s’écria : « Ô ma sœur Schahrazade, par Allah sur toi ! hâte-toi de nous raconter l’Histoire de Kamar et de l’experte Halima !

Et Schahrazade dit :