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farizade au sourire de rose
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la fin, sans en oublier un détail. Mais il n’y a point d’utilité à la répéter.

Et il n’avait pas encore achevé son récit que le sultan et ses enfants, réunis dans les bras les uns des autres, mêlaient leurs larmes et leurs baisers. Louanges à Allah qui réunit après avoir séparé, le Très-grand, l’Insondable !

Et lorsqu’ils furent un peu revenus de leur émotion, le sultan dit : « Ô mes enfants, allons en toute hâte retrouver votre mère ! » Mais, ô mes auditeurs, renonçons à décrire ce qui se passa lorsque la pauvre mère, qui vivait solitaire au fond de son réduit, eut revu le sultan, son époux, et se fut reconnue la mère de Farizade au sourire de rose et des deux splendides adolescents, ses frères. Et grâces soient rendues à Allah dont la bonté est infinie et dont la justice n’est jamais en défaut, qui fit mourir de rage, au jour du triomphe, les deux sœurs jalouses, et qui octroya les longues délices et la vie la plus pleine de bonheur au roi Khosrou Schah, à la sultane, son épouse, au beau prince Farid, au beau prince Farouz et à la belle princesse Farizade, jusqu’à l’arrivée de la Séparatrice des amis et de la Destructrice des sociétés. Et gloire à Celui qui, dans son éternité, ne connaît pas le changement.

Et telle est la merveilleuse histoire de Farizade au sourire de rose. Mais Allah est plus savant !


— Lorsque Schahrazade eut raconté cette histoire, la