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farizade au sourire de rose
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tienté : « Pas du tout ! Pas du tout ! Pas du tout ! Une farce de perles, de perles, de perles ! Mais pas de riz, pas de riz, pas de riz ! »

Et Farizade, qui avait toute confiance dans le miraculeux Oiseau, se hâta d’aller donner l’ordre à la vieille cuisinière de préparer le plat de concombres aux perles. Et, comme les perles ne manquaient pas dans la demeure, il ne fut point difficile d’en trouver en assez grande quantité pour apprêter le plat.

Sur ces entrefaites, le sultan, accompagné du prince Farouz, fit son entrée dans le jardin. Et Farid, qui l’attendait sur le seuil, lui tint l’étrier et l’aida à mettre pied à terre. Et Farizade au sourire de rose, voilée pour la première fois (car Bulbul le lui avait recommandé), vint lui baiser la main. Et le sultan fut touché à l’extrême de sa bonne grâce et de la pureté de jasmin qui s’exhalait d’elle toute, et, pensant à sa vieillesse sans postérité, il pleura. Puis il dit, en la bénissant : « Celui qui laisse une postérité, ne meurt pas ! Qu’Allah t’accorde, ô père de si beaux enfants, une place de choix à Sa droite parmi les Fortunés ! » Puis il ajouta, en abaissant de nouveau ses regards sur Farizade inclinée : « Mais toi, ô fille de mon serviteur, ô tige parfumée, conduis-nous vers quelque délicieux bosquet où nous abriter contre la chaleur ! » Et le sultan, précédé par la tremblante Farizade, et suivi des deux frères, s’avança vers la fraîcheur.

Et la première chose qui frappa les yeux du sultan Khosrou Schah fut la gerbe d’eau couleur d’or. Et il s’arrêta un moment à la regarder avec admiration, et il s’écria : « Eau merveilleuse, qui fais tant