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les mille nuits et une nuit

s’en exhala si beau ! que ni la brise dans les jardins de Perse, ni les luths indiens, ni les harpes de Syrie, ni les guitares d’Égypte, n’auraient pu en rendre la céleste harmonie. Et, pour écouter les mille invisibles bouches des feuilles musiciennes, les ruisseaux s’arrêtèrent dans leur murmurante marche, les oiseaux eux-mêmes retinrent leurs voix, et la vagabonde brise des allées ramassa ses soieries.

Et la vie recommença, dans la demeure, ses jours d’heureuse monotonie. Et Farizade reprit ses promenades dans les jardins, en s’arrêtant de longues heures à s’entretenir avec l’Oiseau-Parleur, à écouter l’Arbre-Chanteur et à regarder l’Eau Couleur-d’Or. Et Farid et Farouz s’adonnèrent à leurs parties de chasse et à leurs chevauchées.

Or un jour, dans un sentier de la forêt, si étroit qu’ils ne purent s’écarter à temps, les deux frères se rencontrèrent avec le sultan qui chassait…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT SOIXANTE-DIX-NEUVIÈME NUIT

Elle dit :

… Or un jour, dans un sentier de la forêt, si étroit qu’lis ne purent s’écarter à temps, les deux frères se rencontrèrent avec le sultan qui chassait. Et ils