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farizade au sourire de rose
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mère, hâte-toi de me dire, afin que je le sache, quelles sont ces trois choses incomparables que je ne connais pas ? » Et la vieille répondit : « Ô ma maîtresse, c’est pour reconnaître l’hospitalité que tu viens d’exercer avec un cœur si pitoyable à l’égard d’une vieille inconnue, que je veux te révéler l’existence de ces trois choses. » Et elle se tut encore un instant ; puis elle dit :

« Sache donc que la première de ces trois choses incomparables, ô ma maîtresse, si elle était dans ces jardins, tous les oiseaux de ces jardins viendraient la regarder, et, l’ayant vue, en chœur ils chanteraient. Car les rossignols et les pinsons, les alouettes et les fauvettes, les chardonnerets et les tourterelles, ô ma maîtresse, et toutes les races infinies des oiseaux, reconnaissent la suprématie de sa beauté. Et c’est, ô ma maîtresse, Bulbul el-Hazar, l’Oiseau-Parleur !

« La seconde de ces choses incomparables, ô ma maîtresse, si elle était dans ces jardins, la brise qui fait chanter les arbres de ces jardins s’arrêterait pour l’écouter ; et les luths et les harpes et les guitares de ces demeures verraient leurs cordes se briser. Car la brise qui fait chanter les arbres des jardins, les luths, et les harpes et les guitares, ô ma maîtresse, reconnaissent la suprématie de sa beauté. Et c’est l’Arbre-Chanteur ! Car ni la brise dans les arbres, ô ma maîtresse, ni les luths, ni les harpes, ni les guitares ne rendent une harmonie comparable au concert des mille invisibles bouches qui sont dans les feuilles de l’Arbre-Chanteur.

« Et la troisième de ces choses incomparables, ô ma