farcie et qui l’ai préparée ! » Et le fournier dit : « Par Allah, je veux bien. Mais que faut-il que je dise à celui qui me l’a apportée, lorsqu’il reviendra ? » Il répondit : « Je ne crois pas qu’il revienne ! En tout cas, tu lui diras simplement, en manière de plaisanterie, car c’est un homme fort plaisant et qui aime à rire : « Ouallah, ô mon frère, au moment où je poussais le plateau au four, l’oie soudain a fait un cri strident, et s’est envolée…
— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA HUIT CENT QUATRIÈME NUIT
Elle dit :
« … Ouallah, ô mon frère, au moment où je poussais le plateau au four, l’oie soudain a fait un cri strident, et s’est envolée ! » Et il ajouta : « Donne-moi maintenant l’oie qui doit être suffisamment cuite ! » Et le fournier, riant de ces paroles qu’il venait d’entendre, tira le plateau du foyer et le remit en toute confiance à l’esclave du kâdi, qui se hâta d’aller le porter à son maître et de manger l’oie avec lui, en se léchant les doigts.
Sur ces entrefaites, le porteur de l’oie revint au four et demanda son plateau, en disant : « L’oie doit être à point maintenant, ô maître ! » Et le fournier