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farizade au sourire de rose
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si mon époux, le cuisinier, me le permet ; mais je crois qu’il ne me le permettra pas ! »

Et lorsque les deux sœurs eurent ainsi exprimé leurs souhaits, elles se tournèrent vers leur plus jeune sœur, qui gardait le silence, et lui demandèrent, se moquant d’elle : « Et toi, ô petite, que souhaites-tu ? Et pourquoi baisses-tu les yeux, et ne dis-tu rien ? Mais, sois tranquille ! nous te promettons, lorsque nous aurons les époux de notre choix, de tâcher de te marier soit à un des palefreniers du sultan, soit à quelque autre dignitaire de même rang, afin que tu sois toujours près de nous ! Parle, qu’en penses-tu ? »

Et la petite, confuse et rougissante, répondit d’une voix douce comme l’eau de source : « Ô mes sœurs ! » Et elle ne put en dire davantage. Et les deux jeunes filles, riant de sa timidité, la pressèrent de questions et de plaisanteries, tant qu’elles la décidèrent à parler. Et, sans lever les yeux, elle dit : « Ô mes sœurs, je souhaiterais de devenir l’épouse de notre maître le sultan ! Et je lui donnerais une postérité bénie. Et les fils qu’Allah ferait naître de notre, union seraient dignes de leur père. Et la fille, que j’aimerais avoir devant mes yeux, serait un sourire du ciel même ; ses cheveux seraient d’or d’un côté et d’argent de l’autre ; ses larmes, si elle pleurait, seraient autant de perles qui tomberaient ; ses rires, si elle riait, seraient des dinars d’or qui tinteraient ; et ses sourires, si seulement elle souriait, seraient autant de boutons de rose qui sur ses lèvres écloraient ! »

Tout cela !

Et le sultan Khosrou Schah et son vizir voyaient