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histoire de kamar et de l’experte halima
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femme était marqué d’avance. Je vais donc te conduire chez elle, et tu lui pardonneras ou tu la traiteras comme elle le mérite. Car je ne dois pas te cacher que je connais toute la pénible aventure, où ta femme est seule coupable ; car l’homme qui se laisse séduire par une femme n’a rien à se reprocher, vu qu’il ne peut résister à l’instinct qu’Allah a mis en lui ; mais la femme n’est point constituée de la même manière, et si elle ne repousse pas l’approche et l’attaque des hommes, elle est toujours coupable. Ah ! mon frère, il faut une grande réserve de sagesse et de patience à l’homme qui possède une femme ! » Et le joaillier dit : « Tu as raison, mon frère ! Ma femme est seule coupable en cette affaire-là. Mais où est-elle ? » Et le père de Kamar dit : « Dans ce pavillon que tu vois devant toi, et dont voici les clefs ! » Et le joaillier prit les clefs avec une grande joie et alla au pavillon dont il ouvrit les portes, et entra chez sa femme. Et il s’avança sur elle sans dire un mot, et de ses deux mains, soudain abattues sur son cou, il l’étrangla, en s’écriant : « Ainsi meurent les dévergondées de ton espèce…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT QUATRE-VINGT-SEPTIÈME NUIT

Elle dit ;