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les mille nuits et une nuit

et fou d’humiliation, reprit sa massue de la main droite, rugit comme un lion, et la lança de toute la force de son bras, en visant son adversaire. Et l’énorme masse traversa lourdement l’air, et arriva sur Mariam qu’elle eût écrasé sans recours, si l’héroïne ne l’avait saisie au vol et retenue dans la main : car Allah l’avait douée d’adresse, de ruse et de force. Et elle la brandit à son tour ! Et les regards de quiconque la vit furent aveuglés d’admiration. Et, comme une louve, elle courut sur le patrice et lui cria, tandis que sa respiration sifflait comme siffle la vipère à cornes : « Malheur à toi, maudit ! Viens apprendre à manier une masse d’armes…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT DIXIÈME NUIT

Elle dit :

… Et, comme une louve, elle courut sur le patrice et lui cria, tandis que sa respiration sifflait comme siffle la vipère à cornes : « Malheur à toi, maudit ! Viens apprendre à manier une masse d’armes ! »

Lorsque le patrice Barbout vit son adversaire saisir de la sorte la masse en l’air, il crut que le ciel et la terre s’évanouissaient à ses yeux. Et, éperdu, oubliant tout courage et toute présence d’esprit, il