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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT SEPTIÈME NUIT

Elle dit :

… Après quoi, il se coucha sur le grabat de l’écurie, et laissa à Allah le soin de la cure.

Le lendemain matin, le vizir borgne vint lui-même, en boitant, lever l’emplâtre. Et son étonnement et sa joie furent à leurs limites extrêmes, lorsqu’il vit l’œil du cheval aussi net que la lumière du matin. Et ses transports furent tels, qu’il revêtit Nour de son propre manteau et le nomma sur le champ chef de ses écuries et premier vétérinaire du palais. Et il lui donna, comme habitation, l’appartement situé au-dessus des écuries, en face même du palais où se trouvaient ses propres appartements, qui n’en étaient séparés que par la cour. Après quoi il rentra assister aux fêtes que l’on donnait pour ses noces avec la princesse. Et il ne savait pas que l’homme n’échappe jamais à sa destinée, et quels coups le sort réserve à ceux qui sont d’avance réservés pour servir d’exemple aux générations !

Or, on était donc arrivé au septième jour des fêtes, et le soir même le vieux laid devait entrer prendre possession de la princesse. (Éloigné soit le Malin !) Or, précisément la princesse était accoudée à sa fenêtre et entendait les derniers tumultes et les cris poussés