Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/82

Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
les mille nuits et une nuit

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT SIXIÈME NUIT

Elle dit :

« … Et nous saurons te trouver une Égyptienne belle et experte qui, sans aucun doute, te dédommagera et te consolera de la perte de cette princesse franque ! » Mais Nour, continuant à pleurer, répondit : « Non, par Allah, mon bon oncle, rien ne pourra me dédommager de la perte de la princesse, ni me faire oublier ma douleur ! » Le cheikh demanda : « Mais alors que vas-tu faire maintenant ? Le navire s’est éloigné avec la princesse, et tes pleurs n’y pourront rien ! » Il dit : « C’est pourquoi je veux retourner à la ville du roi des Francs, et en arracher ma bien-aimée ! » Il dit : « Ah ! mon fils, n’écoute point les suggestions de ton âme téméraire ! Si tu as réussi à l’emmener la première fois, prends bien garde à la seconde tentative, et n’oublie point le proverbe qui dit : « Ce n’est point toutes les fois qu’on la jette, que reste intacte la gargoulette ! » Mais Nour répondit : « Je te remercie, mon oncle, de tes conseils de prudence, mais rien ne m’effraie, et rien ne m’empêchera d’aller reconquérir ma bien-aimée, même en exposant à la mort mon âme précieuse ! » Et comme, par la volonté du sort, il se