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histoire du jeune nour avec la franque…
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porté ma fille ! » Et, sur-le-champ, il fit venir le capitaine du port et le vizir borgne et boiteux et leur dit : « Vous avez appris ce qui vient de se passer ! Or, ma fille doit être, sans aucun doute, partie pour le pays des musulmans retrouver ses perforateurs. Si donc vous ne me la ramenez pas, vivante ou morte, rien ne vous sauvera, à votre tour, du pal qui vous attend ! Allez ! »

Alors le vieux vizir borgne et boiteux et le capitaine du port se hâtèrent d’armer un navire et firent voile, sans retard, pour El-Iskandaria où ils arrivèrent au même instant que les deux fugitifs. Et ils reconnurent tout de suite le petit vaisseau amarré dans le port. Et ils aperçurent, à n’en pas douter, la princesse Mariam assise sur un tas de cordages sur le pont. Et aussitôt ils firent descendre dans une barque une troupe d’hommes armés, qui se jetèrent inopinément sur le navire de la princesse, réussirent à s’emparer d’elle à l’improviste, la bâillonnèrent et la transportèrent à leur bord, après avoir mis le feu au petit vaisseau. Et, sans perdre de temps, ils regagnèrent la haute mer et mirent le cap sur Constantinia, où ils furent assez heureux pour arriver sans encombre. Et ils se hâtèrent d’aller livrer la princesse Mariam au roi son père…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.