— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.
LA SEPT CENT QUATRIÈME NUIT
Elle dit :
… Et le capitaine repoussa du pied leurs corps dans la mer.
Cela fait, il se tourna vers Nour, et, d’un ton de commandement qui ne comportait pas de réplique, lui cria : « Yallah ! Allons ! Défais les amarres, déploie les voiles et manœuvre les cordages, tandis que je vais me charger du gouvernail ! » Et Nour, dominé par l’ascendant du terrible capitaine, et d’ailleurs sans armes pour se défendre et essayer de se sauver à terre, fut bien obligé d’obéir, et, quoique bien novice dans les choses de la mer, il exécuta, le mieux qu’il put, la manœuvre. Et le petit vaisseau, dirigé par la main ferme du capitaine à la barre, s’éloigna, toutes voiles dehors, vers le large, et, poussé par le vent favorable, mit le cap sur El-Iskandaria.
Pendant ce temps, le pauvre Nour se lamentait en son âme, sans oser se plaindre ouvertement devant le capitaine barbu qui le regardait avec des yeux étincelants ; et il se disait : « Quelle calamité s’est donc abattue sur ma tête au moment où je croyais finies mes tribulations ! Et chaque malheur est pire