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les mille nuits et une nuit

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT UNIÈME NUIT

Elle dit :

… Mais la princesse, qui avait acquis toutes les vertus musulmanes et la décence vis-à-vis des hommes, appliqua un vigoureux soufflet au vizir franc, si laid, et lui cria : « Chien maudit ! que viens-tu faire en terre musulmane ? Et penses-tu me faire tomber en ta puissance ? » Le Franc répondit : « Ô princesse, je ne suis point coupable en cette affaire. Il ne faut t’en prendre qu’au roi ton père, qui m’a menacé du pal si je ne te retrouvais pas ! Il faut donc que tu reviennes avec nous, de gré ou de force, pour me sauver de ce supplice épouvantable. Et d’ailleurs ton père se meurt du désespoir de te savoir captive chez les infidèles, et ta mère est dans les larmes de songer aux mauvais traitements que tu as dû subir entre les mains de ces bandits perforateurs ! » Mais la princesse Mariam répondit : « Pas du tout ! La paix de mon âme, je l’ai trouvée ici même. Et je ne quitterai point cette terre de bénédiction ! Retourne donc là d’où tu es venu, ou crains que je ne te fasse précisément empaler ici-même, au haut de la Colonne du Mât !

À ces paroles, le Franc boiteux comprit qu’il ne déciderait pas la princesse à le suivre de son plein