tention, il dit : « J’ouvre l’encan à neuf cent vingt-cinq dinars ! »
Aussitôt le crieur cria de toute sa voix : « L’encan s’ouvre à neuf cent vingt-cinq dinars ! Ô ouvreur ! Ô omniscient ! Ô généreux ! À neuf cent vingt-cinq dinars la mise à prix de la perle incomparable ! » Puis, comme personne ne voulait augmenter l’enchère, par égard pour le vénérable syndic, le crieur se tourna vers l’adolescente et lui demanda : « Acceptes-tu, ô souveraine des lunes, d’appartenir à notre vénérable syndic ? » Et l’adolescente répondit, de dessous ses voiles : « Serais-tu fou, ô crieur, ou seulement atteint de dislocation dans ta langue, pour me faire une telle offre ? » Et le crieur, interdit, demanda : « Et pourquoi donc, ô souveraine des belles ? » Et l’adolescente, découvrant les perles de sa bouche dans un sourire, dit : « Ô crieur, n’as-tu pas honte devant Allah et sur ta barbe, de vouloir livrer les jeunes filles de ma qualité à un vieillard comme celui-ci, décrépit et sans vertu, auquel sa femme a dû, sans aucun doute, et plus d’une fois, reprocher sa frigidité en termes violents et indignés ! Et ne sais-tu que c’est précisément à ce vieillard-là que s’appliquent ces vers du poète :
« J’ai, m’appartenant en propre, un zebb calamiteux. Il est fait de cire fondante, car plus on le touche, plus il s’amollit.
J’ai beau lui parler raison, il s’entête à dormir quand il est nécessaire qu’il se réveille. C’est un zebb paresseux !
Mais que je sois seul à seul avec lui, et le voilà pris