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histoire du jeune nour avec la franque…
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deurs à nulles autres pareilles : des joues polies comme le plus beau satin et plantées de roses ; des dents qui étaient deux colliers de perles ; des seins debout et menaçants ; des hanches onduleuses ; des cuisses semblables aux queues dodues des moutons de Syrie, et abritant, vers leur sommet de neige, un trésor incomparable, et supportant un derrière formé tout entier d’une pâte de perles, de roses et de jasmins. Gloire à son Créateur !

Aussi, lorsque le jeune Nour eut vu cette adolescente, qui surpassait en splendeurs la brune Égyptienne du jardin, il ne put s’empêcher de suivre la mule bienheureuse qui la portait. Et il se mit à marcher ainsi, derrière elle, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés sur la place du Marché aux Esclaves.

Alors, le Persan descendit de la mule et, après avoir aidé l’adolescente à descendre à son tour, il la prit par la main et la remit au crieur public pour qu’il la criât sur le marché. Et le crieur, écartant la foule, fit asseoir l’adolescente sur un siège d’ivoire enrichi d’or, au centre de la place. Puis il promena ses regards sur ceux qui l’entouraient, et cria :

« Ô marchands ! ô acheteurs ! ô maîtres de richesses ! Citadins et Bédouins ! ô assistants qui m’entourez de près ou de loin, ouvrez l’encan ! Nul blâme à l’ouvreur de l’encan ! Estimez et parlez ! Allah est omnipotent et omniscient ! Ouvrez l’encan ! »

Alors s’avança au premier rang un vieillard, qui était le syndic des marchands de la ville et devant qui nul n’osa élever la voix pour l’enchère. Et il fit lentement le tour du siège où était assise l’adolescente et, après l’avoir examinée avec une grande at-