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histoire du jeune nour avec la franque…
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— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT SOIXANTE-SEIZIÈME NUIT

Elle dit :

… Et c’est ainsi qu’au milieu des roses, de la gaieté et des ébats multipliés, le jeune Nour connut l’amour dans les bras d’une Égyptienne belle et saine comme l’œil d’un coq.

Or, il était écrit dans sa destinée qu’il devait en être ainsi, pour son initiation. Car comment, sans cela, comprendrait-on les choses plus merveilleuses encore qui allaient marquer ses pas dans la voie plane de la vie heureuse ?

Donc, une fois leurs ébats terminés, le jeune Nour se leva, car les étoiles commençaient à briller au ciel, et le souffle de Dieu s’élevait dans le vent de la nuit. Et il dit à l’adolescente : « Avec ta permission ! » Et, malgré ses supplications pour le retenir, il ne voulut pas s’attarder davantage, et la quitta pour remonter sur sa mule et s’en revenir au plus vite à sa maison où, anxieusement, l’attendaient son père Couronne et sa mère.

Or, dès qu’il eut franchi le seuil, sa mère, pleine d’inquiétude de cette absence inaccoutumée de son fils, courut à sa rencontre, le serra dans ses bras et lui dit : « Où as-tu été, mon chéri, pour tarder ainsi