Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 11, trad Mardrus, 1902.djvu/41

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du jeune nour avec la franque…
29

terre et me changea, comme vous le voyez, en un luth fragile.

Pourtant, je ne me plains pas de ma destinée ; car, lorsque les fins ongles me touchent, je frémis de toutes mes cordes et souffre avec plaisir les coups d’une belle main.

En récompense de mon esclavage, je repose sur les seins des jeunes filles, et les bras des houris s’enlacent avec amour autour de ma taille.

Je sais charmer par mes accords les amis qui aiment les gaies réunions ; et, chantant comme autrefois mes oiseaux, j’enivre sans l’aide de l’échanson !

Après ce prélude sans paroles, où le luth s’était exprimé dans un langage sensible à l’âme seule, la belle Égyptienne cessa un moment de jouer ; puis, tournant ses regards vers le jeune Nour, elle chanta ces vers en s’accompagnant…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT SOIXANTE-QUINZIÈME NUIT

Elle dit :

… la belle Égyptienne, tournant ses regards vers le jeune Nour, chanta ces vers en s’accompagnant :