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les mille nuits et une nuit


les limons

Regarde ces limons qui commencent à mûrir ! C’est la neige qui se teint des couleurs du safran ; c’est l’argent qui se transmue en or ; c’est la lune qui se change en soleil !

Ô limons, boules de chrysolithe, seins des vierges, camphre pur, ô limons ! ô limons !…


les bananes

Bananes aux formes hardies, chair beurrée comme une pâtisserie,

Bananes à peau lisse et douce, qui dilatez les yeux des jeunes filles,

Bananes ! Quand vous coulez dans nos gosiers, vous ne heurtez point nos organes ravis de vous sentir !

Que vous pendiez, lourdes comme des lingots d’or, sur la tige poreuse de votre mère,

Ou que vous mûrissiez lentement à nos plafonds, ô fioles pleines d’odeur,

Vous savez toujours plaire à nos sens ! Et vous seules, entre tous les fruits, êtes douées d’un cœur compatissant, ô consolatrices des veuves et des divorcées !