Vous qui attendez, en vous balançant sur vos splendides hanches suspendues à une taille si fine, les amants qui, n’en doutez pas, vous mangeront,
Ô poires ! que vous soyez jaunes ou vertes, que vous soyez grosses ou allongées, que vous soyez sur les branches deux à deux ou solitaires,
Vous êtes toujours désirables et exquises à notre goût, ô fondantes, ô bonnes, vous qui nous réservez des surprises nouvelles chaque fois que nous touchons à votre chair !
Nous défendons nos joues par du duvet, pour que l’air vif ou chaud ne nous heurte pas ! Nous sommes de velours sur toutes nos faces, et rondes et rouges d’avoir longtemps roulé dans le sang des vierges.
C’est pourquoi nos nuances sont exquises, et si délicate notre peau. Goûte donc à notre chair, et mords-y de toutes tes dents, mais ne touche pas au noyau de notre cœur : il t’empoisonnerait !
Elles me dirent : « Vierges timides, nous nous enveloppons de nos triples manteaux verts, comme les perles dans leurs coquilles.
Et quoique bien douces au dedans, et si exquises