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les mille nuits et une nuit

brise qui vagabonde, fidèle à mes allées ; à la vue des fleurs qui m’habillent de beaux vêtements, et qui sourient dans leurs manches de pétales.

Le ciel généreux arrose abondamment mes arbres aux branches penchées sous le fardeau de leurs fruits. Et tu verras, quand les rameaux se balanceront en dansant sous les doigts du zéphyr, les Pléiades ravies leur jeter à pleines mains l’or liquide et les perles des nuages.

Et si, fatigué, de jouer avec les rameaux, le zéphyr les abandonne pour caresser l’onde des ruisseaux qui courent à sa rencontre, tu le verras les quitter bientôt pour aller baiser mes fleurs sur la bouche.

Lorsqu’ils eurent franchi cette porte, ils aperçurent le gardien du jardin assis à l’ombre, sous le treillage en berceau des vignes grimpantes, et beau comme l’ange Rizwân qui garde les trésors du Paradis. Et il se leva en leur honneur, et vint au-devant d’eux, et, après les salams et les souhaits de bienvenue, il les aida à descendre de leurs montures, et voulut leur servir lui-même de guide pour leur montrer, dans tous les détails, les beautés du jardin. Et ils purent ainsi admirer les belles eaux qui serpentaient à travers les fleurs et ne les quittaient qu’à regret, les plantes lourdes de leurs parfums, les arbres fatigués de leurs joyaux, les oiseaux chanteurs, les bosquets de fleurs, les arbustes à épices, et tout ce qui faisait de ce merveilleux jardin un morceau détaché des jardins édéniques. Mais ce qui les charmait au-dessus de toutes paroles, c’était la vue, à nulle autre pareille, des arbres fruitiers miracu-