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aladdin et la lampe magique
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Et Aladdin dit : « Comment, ô ma mère, peux-tu dire que je n’ai point d’oncle ou de parent encore en vie, alors que l’homme en question est le frère de mon défunt père ? Et la preuve est qu’il me serra contre sa poitrine, et m’embrassa en pleurant et me chargea de venir t’annoncer la nouvelle et te mettre au courant ! » Et la mère d’Aladdin dit : « Oui, mon enfant, je sais bien que tu avais un oncle, mais il y a de longues années qu’il est mort. Et je ne sache pas que, depuis, tu aies jamais eu un second oncle ! » Et elle regarda avec deux yeux bien étonnés son fils Aladdin qui déjà s’occupait d’autre chose. Et elle ne lui dit plus rien à ce sujet, ce jour-là. Et Aladdin, de son côté, ne lui parla pas du don du Maghrébin.

Or, le lendemain matin, dès la première heure, Aladdin sortit de la maison ; et le Maghrébin, qui était déjà à sa recherche, le rencontra au même endroit que la veille, déjà en train de s’amuser, selon sa coutume, avec les vagabonds de son âge. Et il s’approcha vivement de lui, lui prit la main, le serra sur son cœur, et l’embrassa tendrement. Puis il tira deux dinars de sa ceinture et les lui remit, en disant : « Va trouver ta mère et dis-lui, en lui donnant ces deux dinars : Mon oncle a l’intention de venir ce soir prendre le repas avec nous ; c’est pourquoi il t’envoie cet argent, afin que tu puisses nous préparer des mets excellents ! » Puis il ajouta, en s’inclinant vers son visage : « Et maintenant, ya Aladdin, montre-moi une seconde fois le chemin de la maison ! » Et Aladdin répondit : « Sur ma tête et mes yeux, ô mon oncle ! » Et il marcha devant lui