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les mille nuits et une nuit

de Bassra. Et, durant tout le voyage, il ne cessait de penser à cette si charmante et si douce Latifah ; et il se reprochait amèrement de l’avoir trompée, en lui faisant croire qu’elle était devenue son épouse ; et il se regardait comme la cause de leur malheur à tous deux. Et il ne pouvait s’en consoler.

Or, ce fut dans cet état de désolation qu’il arriva enfin à Bassra, où les grands et les petits, charmés de son retour, firent de grandes réjouissances. Mais le prince Zein, devenu bien triste, ne prenait point part à ces fêtes, et, malgré les instances de son fidèle Moubarak, se refusait à descendre dans le souterrain où devait se trouver l’adolescente de diamant si longtemps attendue, si longtemps souhaitée. Enfin, cédant aux conseils de Moubarak, qu’il avait nommé vizir dès son arrivée à Bassra, il consentit à descendre au souterrain. Et il traversa la salle de porcelaine et de cristal, toute rutilante de dinars et de poudre d’or, et pénétra dans la salle de faïence verte creusée d’or…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT TRENTE-UNIÈME NUIT

Elle dit :

… Et il traversa la salle de porcelaine et de cris-