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histoire du jeune nour avec la franque…
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« Nous pensons, ô roi du temps, qu’il ne te reste plus qu’un parti à prendre, après tout ce qui s’est passé, et c’est d’envoyer une lettre, avec des cadeaux, au puissant chef des musulmans, le khalifat Haroun Al-Rachid, qui est le maître des terres et des pays où vont arriver les deux fugitifs ; et, dans cette lettre que tu lui écriras de ta propre main, tu lui feras toutes sortes de promesses et de serments d’amitié, pour qu’il consente à faire arrêter les fugitifs et à te les envoyer, sous escorte, à Constantinia. Et cela ne t’engagera et ne nous engagera à rien avec ce chef des mécréants, puisque, dès qu’il nous aura rendu les fugitifs, nous nous hâterons de massacrer les musulmans de l’escorte et d’oublier nos serments et nos engagements, comme nous avons l’habitude de le faire toutes les fois que nous avons un traité avec ces infidèles, sectateurs de Môhammad ! » Ainsi parlèrent les patriarches et les conseillers du roi des Francs. Qu’ils soient maudits en cette vie et dans l’autre, pour leur mécréantise et leur félonie…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.

MAIS LORSQUE FUT
LA SEPT CENT DOUZIÈME NUIT

Elle dit :

… Ainsi parlèrent les patriarches et les conseillers