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les mille nuits et une nuit

Or donc, la caravane se mit en marche, au milieu des cris déchirants des adieux, et disparut au loin, tandis que Bouton-de-Rose retombait évanouie. Et, avec la rapidité de l’oiseau, elle traversa les montagnes et les vallées, les plaines et les déserts, et, avec l’assentiment d’Allah qui lui écrivit la sécurité, elle arriva sans encombre à Bassra.

Lorsqu’ils furent à la porte de la maison, Hassân entendit sa mère gémir et déplorer douloureusement l’absence de son fils ; et ses yeux se remplirent de larmes, et il frappa à la porte. Et, du dedans, la voix cassée de la pauvre vieille demanda : « Qui est à la porte ? » Et Hassân dit : « Ouvre-nous ! » Et elle vint, en tremblant sur ses pauvres jambes, ouvrir la porte et, malgré sa vue affaiblie par les larmes, elle reconnut son fils Hassân. Alors elle poussa un grand soupir et tomba évanouie ! Et Hassân lui prodigua ses soins, aidé de son épouse, et la fit revenir à elle. Alors il se jeta à son cou, et ils s’embrassèrent tendrement, en pleurant de joie. Et, après les premiers transports, Hassân dit à son mère : « Ô mère, voici ta fille, mon épouse, que je t’amène pour te servir ! » Et la vieille regarda Splendeur, et, en la voyant si belle, elle fut éblouie et faillit voir s’envoler sa raison. Et elle lui dit : « Qui que tu sois, ma fille, sois la bienvenue dans la maison que tu illumines ! » Et elle demanda à Hassân : « Mon fils, comment s’appelle ton épouse ? » Il répondit : « Splendeur, ô ma mère ! » Elle dit : « Ô convenance du nom ! Qu’il fut bien inspiré celui qui t’a trouvé ce nom, ô fille de bénédiction ! » Et elle la prit par la main et s’assit à côté d’elle sur le vieux tapis de la maison. Et Hassân