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les aventures de hassân al-bassri
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naître comme seule puissance le Feu, père de la Lumière ! »

En entendant ces paroles, Hassân recula en s’écriant : « Il n’y a d’autre dieu qu’Allah ! Et Môhammad est l’Envoyé d’Allah ! Quant à toi, ô vil Persan, tu n’es qu’un impie et un mécréant ! Et le Maître de la Toute-Puissance va te châtier par mon entremise ! » Et Hassân, rapide comme l’éclair, sauta sur le magicien et lui arracha le tambour des mains ; puis il le poussa vers le rebord de la montagne à pic, et, de ses deux bras, tendus avec force, il le précipita dans l’abîme. Et le magicien parjure et impie, tournoyant sur lui-même, alla se fracasser sur les rochers de la mer, et expira son âme dans la mécréantise. Et Éblis recueillit son souffle pour en attiser le feu de la Géhenne. Et voilà de quelle mort mourut Bahram le Guèbre, magicien trompeur et alchimiste.

Quant à Hassân, délivré de cette façon de l’homme qui voulait lui faire commettre toutes les abominations, il commença d’abord par examiner sur toutes ses faces le tambour magique sur lequel était tendue la peau de coq. Mais il préféra, ne sachant de quelle manière s’en servir, s’abstenir de le manier ; et il le suspendit à sa ceinture. Après quoi, il tourna les yeux tout autour de lui, et vit qu’en effet le sommet où il se trouvait était si haut qu’il dominait les nuages accumulés à sa base. Et une plaine immense s’étendait sur ce plateau élevé et formait, entre le ciel et la terre, comme une mer sans eau. Et tout au loin brûlait une grande flamme étincelante. Et Hassân pensa : « Là où se trouve le feu, se trouve