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les mille nuits et une nuit

n’as qu’à ramasser tous tes outils et à me suivre à ma demeure ! » Et Hassân, sans hésiter, répondit : « J’écoute et j’obéis ! » et, se levant, il ramassa ses outils, ferma sa boutique, et suivit le Persan.

Or, en chemin, Hassân se rappela les paroles de sa mère au sujet des Persans, et, mille pensées venant envahir son esprit, il s’arrêta de marcher, sans savoir au juste ce qu’il faisait, et, la tête baissée, il se mit à réfléchir profondément. Et le Persan, s’étant retourné, le vit dans cet état et se prit à rire ; puis il lui dit : « Tu es un insensé, Hassân ! Car si tu avais autant de raison que tu as de gentillesse, tu ne t’arrêterais pas devant la belle destinée qui t’attend ! Comment ! je veux ton bonheur et tu hésites ! » Puis il ajouta : « Pourtant, mon fils, afin que tu n’aies point le plus léger doute sur mes intentions, je préfère te révéler les secrets de ma science dans ta propre maison ! » Et Hassân répondit : « Oui ! par Allah, cela tranquilliserait la mère ! » Et le Persan dit : « Précède-moi donc pour me montrer le chemin ! » Et Hassân se mit à marcher devant, et le Persan derrière ; et ils arrivèrent de la sorte chez la mère…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGT-UNIÈME NUIT

Elle dit :