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les mille nuits et une nuit


MAIS LORSQUE FUT
LA CINQ CENT QUATRE-VINGTIÈME NUIT

Elle dit :

… il prit la tête de Hassân dans ses deux mains et l’embrassa. Puis il sortit sans ajouter un mot de plus.

Alors, Hassân, extrêmement troublé de tout cela, se hâta de fermer sa boutique, et courut à la maison raconter à sa mère ce qui venait de se passer. Et la mère de Hassân, fort émue, répondit : « Que me racontes-tu là, ya Hassân ? Et comment peux-tu croire aux paroles d’un Persan hérétique ? » Il dit : « Ce vénérable savant n’est point un hérétique, car son turban était en mousseline blanche comme celui des vrais Croyants ! » Elle répondit : « Ah ! mon fils, détrompe-toi ! Ces Persans sont des fourbes, des séducteurs ! Et leur science c’est l’alchimie ! Et Allah seul sait les complots qu’ils trament dans la noirceur de leur âme, et le nombre des tours qu’ils font pour dépouiller les gens ! » Mais Hassân se mit à rire et dit : « Ô ma mère, nous sommes de pauvres gens, et nous n’avons, en vérité, rien qui puisse tenter la cupidité d’autrui ! Quant à ce Persan, il n’y a pas dans toute la ville de Bassra quelqu’un qui ait un visage et un maintien plus avenants ! Et j’ai vu en lui les signes les plus évidents de la bonté et de la