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les mille nuits et une nuit

Aboul-Hassân releva la tête et dit : « Certes, nous avons été bien prodigues ! Et je ne veux pas m’exposer à la honte d’aller demander de l’or, comme un mendiant. Et je ne veux pas davantage que tu ailles toi-même en demander à Sett Zobéida ! Aussi j’ai réfléchi à ce qu’il nous reste à faire, ô Canne-à-Sucre ! » Et Canne-à-Sucre répondit, en soupirant : « Parle ! Je suis prête à t’aider dans tes projets, car nous ne pouvons aller quémander, et, d’un autre côté, nous ne pouvons changer notre train de vie et diminuer nos dépenses, au risque de voir les autres nous regarder avec moins de considération ! » Et Aboul-Hassân dit : « Je savais bien, ô Canne-à-Sucre, que tu ne refuserais jamais de m’aider dans les diverses circonstances où nous nous trouverions de par les arrêts du destin ! Eh bien, sache qu’il n’y a plus pour nous qu’un seul moyen de nous tirer d’embarras, ô Canne-à-Sucre ! » Elle répondit : « Dis-le vite ! » Il dit : « C’est de nous laisser mourir…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT QUARANTE-HUITIÈME NUIT

Elle dit :

« … C’est de nous laisser mourir ! »