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les mille nuits et une nuit

dire que je suis Aboul-Hassân le Débauché ? » Et, comme sa mère se bouchait les oreilles pour ne point entendre ces paroles qui la bouleversaient, Aboul-Hassân, excité à la limite de la frénésie, ne put plus se retenir et se jeta sur elle, le bâton à la main, et se mit à la rouer de coups.

Alors la pauvre vieille, ne pouvant taire sa douleur et son indignation de ce traitement, se mit à hurler, appelant les voisins au secours, en criant : « Ô ma calamité ! Accourez, ô musulmans ! » Et Aboul-Hassân, que ces cris ne faisaient que davantage exciter, continua à faire tomber les coups de bâton sur la vieille, en lui criant de temps à autre : « Suis-je ou ne suis-je pas l’émir des Croyants ? » Et la mère répondait, malgré les coups : « Tu es mon fils ! Tu es Aboul-Hassân le Débauché ! » Sur ces entrefaites, les voisins, accourus aux cris et au vacarme…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT QUARANTIÈME NUIT

Elle dit :

… Sur ces entrefaites, les voisins, accourus aux cris et au vacarme, pénétrèrent dans la chambre, et s’interposèrent aussitôt entre la mère et le fils pour