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les aventures de hassân al-bassri
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à la suivre. Mais lorsqu’elle fut arrivée à la septième île, où la plus jeune princesse habitait avec son père, le roi-des-rois des genn, elle éprouva bien de la peine à faire accepter le désir de Nour Al-Houda. En effet, lorsque la plus jeune princesse, sur l’avis de la vieille, fut allée demander au roi son père la permission d’aller avec la Mère-des-Lances visiter sa sœur aînée, le roi, ému de cette demande à la limite de l’émotion, s’écria : « Ah ! ma fille bien-aimée, la préférée de mon cœur, j’ai dans mon âme quelque chose qui me dit que je ne te reverrai plus, si tu viens à t’éloigner désormais de ce palais. Et d’ailleurs j’ai fait cette nuit un songe terrifiant que je vais te conter. Sache donc, ma fille, ô prunelle de mes yeux…

— À ce moment de sa narration, Schahrazade vit apparaître le matin et, discrète, se tut.


MAIS LORSQUE FUT
LA SIX CENT ONZIÈME NUIT

Elle dit :

« … Sache donc, ma fille, ô prunelle de mes yeux, que cette nuit un songe pesa sur mon sommeil et oppressa ma poitrine. Je me promenais, en effet, dans mon rêve, au milieu d’un trésor caché à tous les regards, mais dont les richesses étaient étalées à mes seuls yeux. Et j’admirais tout ce que je voyais,