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les aventures de hassân al-bassri
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à l’entrée de la caverne noire, au milieu des roches plus noires que l’aile de la nuit. Et c’était précisément la caverne dont lui avait parlé le cheikh Abd Al-Kaddous. Il descendit donc, et, après avoir attaché la bride au pommeau de la selle, il laissa son cheval entrer seul dans la caverne ; et il s’assit à l’entrée, ainsi que le lui avait ordonné le cheikh.

Or, Hassân n’était pas là depuis une heure lorsqu’il vit sortir de la grotte un vénérable vieillard, vêtu de noir, et noir lui-même depuis les pieds jusqu’à la tête, à l’exception de la longue barbe blanche qui lui arrivait jusqu’à la ceinture. C’était le cheikh-des-cheikhs, le très glorieux Ali Père-des-Plumes, fils de la reine Balkis, épouse de Soleïmân (sur eux tous la paix d’Allah et ses bénédictions !) Et Hassân, à sa vue, se jeta à ses genoux, et lui baisa les mains et les pieds, et se plaça sur la tête le pan de sa robe, se mettant ainsi sous sa protection. Puis il lui présenta la lettre d’Abd Al-Kaddous. Et le cheikh Père-des-Plumes prit la lettre et, sans dire un seul mot, rentra dans la grotte. Et Hassân, ne le revoyant plus, commençait déjà à se désespérer, quand il parut, mais cette fois entièrement vêtu de blanc. Et il fit signe à Hassân de le suivre, et marcha devant lui dans la grotte. Et Hassân le suivit, et arriva derrière lui dans une immense salle carrée, pavée de pierreries, dont les quatre angles étaient occupés chacun par un vieillard vêtu de noir et assis sur un tapis, au milieu d’un nombre infini de manuscrits, avec une cassolette d’or où brûlaient des parfums devant lui ; et chacun de ces quatre sages était entouré par sept autres savants, ses disciples, qui transcrivaient les