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les mille nuits et une nuit

ils parcoururent un chemin de sept années. Et ils arrivèrent auprès d’une montagne bleue, dont tous les alentours étaient bleus, et au milieu de laquelle se trouvait une caverne dont l’entrée était fermée par une porte d’acier bleu. Et le cheikh Abd Al-Kaddous frappa à cette porte, et il en sortit un nègre bleu, qui tenait d’une main un sabre bleu, et de l’autre un bouclier de métal bleu. Et le cheikh, avec une promptitude incroyable, arracha ces armes des mains du nègre, qui aussitôt s’effaça pour le laissa passer ; et il entra, suivi de Hassân, dans la caverne dont le nègre bleu referma la porte derrière eux.

Alors ils marchèrent, environ l’espace d’un mille, dans une large galerie voûtée où la lumière était bleue et les roches transparentes et bleues, et au bout de laquelle ils se trouvèrent en face de deux énormes portes d’or. Et le cheikh Abd Al-Kaddous ouvrit l’une de ces portes, et dit à Hassân de l’attendre jusqu’à ce qu’il fût de retour. Et il disparut à l’intérieur. Mais, au bout d’une heure, il revint en tenant par la bride un cheval bleu, tout scellé et harnaché en couleurs bleues, sur lequel il fit monter Hassân. Et il ouvrit alors la seconde porte d’or, et devant eux se déploya soudain le grand espace bleu, et, à leurs pieds, une immense prairie sans horizon. Et le cheikh dit à Hassân : « Mon fils, es-tu toujours déterminé à partir et à affronter les dangers sans nombre qui t’attendent ? Ou bien n’aimerais-tu pas mieux, comme je te le conseille, revenir sur tes pas et retourner auprès des sept princesses, mes nièces, qui sauraient bien te consoler de la perte de