Page:Le livre des mille nuits et une nuit, Tome 1, trad Mardrus, 1918.djvu/99

Cette page a été validée par deux contributeurs.
histoire du pêcheur avec l’éfrit
71

Si tu reviens sur tes pas, nous t’imiterons ; si tu remplis ta promesse, nous remplirons la nôtre ; mais si tu essaies d’échapper, nous insisterons jusqu’à ce que tu te sois exécuté !

À ces paroles la jeune fille renversa la poêle, et sortit par l’endroit même d’où elle était entrée, et le mur de la cuisine se souda de nouveau. Quand l’esclave se réveilla de son évanouissement, elle vit que les quatre poissons avaient brûlé et étaient devenus comme le charbon noir, et elle se dit à elle-même : « Ce pauvre poisson ! À peine à l’attaque, que le voilà débandé ! » Et pendant qu’elle continuait à se lamenter, voici que le vizir survint derrière elle au-dessus de sa tête, et lui dit : « Porte les poissons au sultan ! » Et l’esclave se mit à pleurer et apprit au vizir l’histoire et ce qui s’en suivit ; et le vizir fut fort étonné et dit : « C’est vraiment une bien étrange histoire ! » Et il envoya quérir le pêcheur, et, une fois le pêcheur amené, il lui dit : « Il faut absolument que tu nous reviennes avec quatre poissons semblables à ceux que tu avais apportés la première fois ! » Et le pêcheur se dirigea vers l’étang, jeta son filet et le ramena contenant quatre poissons qu’il prit et apporta au vizir. Et le vizir entra les porter à la négresse en lui disant : « Lève-toi les faire frire en ma présence pour que je voie ce qu’il en est de cette affaire ! » Et la négresse se leva, apprêta les poissons, et les mit dans la poêle sur le feu. Or, à peine quelques moments s’étaient-ils écoulés que voici le mur se fendre et la jeune fille apparaître vêtue toujours de ses mêmes vêtements et tenant