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histoire du pêcheur avec l’éfrit
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ET LORSQUE FUT
LA QUATRIÈME NUIT

Elle dit :

Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que, lorsque le pêcheur dit à l’éfrit : « Je ne te croirai jamais, à moins de t’y voir de mon propre œil ! » l’éfrit s’agita, se secoua et redevint une fumée qui monta jusqu’au firmament, se condensa et commença à entrer dans le vase, petit à petit, jusqu’à la fin. Alors le pêcheur prit rapidement le couvercle de plomb empreint du sceau de Soleïman et en obstrua l’orifice du vase. Puis il héla l’éfrit et lui dit : « Hé ! estime et pèse le genre de mort dont tu préfères mourir, sinon je vais te jeter à la mer, et je me bâtirai une maison sur le rivage, et j’empêcherai quiconque de pêcher, en disant : Ici il y a un éfrit ; délivré, il voudra tuer son libérateur et lui énumérera les variétés de mort pour lui en laisser le choix ! » Quand l’éfrit entendit les paroles du pêcheur, il essaya de sortir, mais il ne le put ; et il vit qu’il était emprisonné, avec, au-dessus de lui, le sceau de Soleïman. Il comprit alors que le pêcheur l’avait enfermé dans le cachot contre lequel ne peuvent prévaloir ni les plus faibles ni les plus puissants parmi les afarit ! Et, comprenant que le pêcheur le portait du côté de la mer, il dit : « Non ! non ! » Et le pêcheur dit : « Il faut ! oh ! il faut ! » Alors le genni commença à adoucir ses