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les mille nuits et une nuit

se secouant, et redevint un être humain. Alors je me jetai sur lui en l’embrassant. Puis je lui dis : « Par Allah sur toi ! raconte-moi ce que la fille de mon oncle fit de toi et de ta mère ! » Et il me raconta tout ce qui leur était arrivé. Je dis alors : « Ô mon enfant, Allah Maître des Destinées te réservait quelqu’un pour te sauver et sauver tes droits ! »

Après quoi, ô bon genni, je mariai mon fils avec la fille du berger. Et elle, par sa science de la sorcellerie, ensorcela la fille de mon oncle et la métamorphosa en cette gazelle-ci que tu vois ! Et moi, comme je passais par cet endroit-ci, je vis ces bonnes personnes assemblées, je leur demandai ce qu’elles faisaient, et j’appris d’elles ce qui était arrivé à ce marchand-ci, et je m’assis pour voir ce qui pouvait survenir. — Et telle est mon histoire ! »

Alors le genni s’écria : « Cette histoire est assez étonnante : aussi je t’accorde en grâce le tiers du sang demandé. »

À ce moment s’avança le deuxième cheikh, le maître des deux chiens lévriers, et dit :


CONTE DU DEUXIÈME CHEIKH


« Sache, ô seigneur des rois des genn, que ces deux chiens-ci sont mes frères, et moi je suis le troi-