LA VINGTIÈME-TROISIÈME NUIT
Elle dit :
Il m’est parvenu, ô Roi fortuné, que Giafar Al-Barmaki, vizir du roi Haroun Al-Rachid, continua ainsi l’histoire au khalifat :
Lorsque le vizir Chamseddine vit que son neveu Hassan Badreddine avait disparu, il se dit : « Il est prudent, car le monde est fait de vie et de mort ! que je prenne mes précautions pour que, à son retour, mon neveu Hassan puisse voir la maison dans l’état même où il l’a laissée ! » Le vizir Chamseddine prit donc une écritoire et un calam et une feuille de papier, et inscrivit, objet par objet, toutes les choses et tous les meubles de sa maison. Ainsi il écrivit : « Telle armoire est située en tel endroit ; tel rideau est en tel endroit » ; et ainsi de suite… Quant il eut fini, il cacheta le papier après l’avoir lu à sa fille Sett El-Hosn, et le serra soigneusement dans la caisse à papiers. Après cela, il ramassa le turban, le bonnet, les culottes, la robe et la bourse, et en fit un paquet qu’il enferma avec beaucoup de soin.
Quant à Sett El-Hosn, la fille du vizir, elle devint grosse en effet, à la suite de sa première nuit de noces ; et, au bout de neuf mois pleins, elle accoucha à terme d’un fils comme la lune, qui ressemblait à