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histoire du vizir noureddine…
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Hassan Badreddine, poussèrent des cris d’admiration pour sa beauté, la finesse de sa taille, ses grâces, ses manières charmantes ; et ils ne pouvaient s’empêcher de s’exclamer : « Ya Allah ! qu’il est beau ! Quelle lune ! Qu’Allah le préserve du mauvais œil ! » Et cela jusqu’à l’arrivée de Badreddine et de son père au palais ; et c’est alors que les gens comprirent le sens de ces strophes du poète.[1]

Quant au sultan, lorsqu’il vit le jeune Hassan Badreddine et sa beauté, il fut si stupéfait qu’il en perdit la respiration et oublia cette respiration pendant un bon moment. Et il le fit s’approcher de lui et l’aima beaucoup ; il en fit son favori, le combla de bienfaits, et dit à son père Noureddine : « Vizir, il faut absolument que tu me l’envoies ici tous les jours, car je sens que je ne pourrai plus me passer de lui ! » Et le vizir Noureddine fut bien obligé de répondre : « J’écoute et j’obéis ! »

Sur ces entrefaites, alors que Hassan Badreddine était devenu l’ami et le favori du sultan, Noureddine son père tomba gravement malade, et, sentant qu’il ne tarderait pas à être appelé chez Allah, il manda son fils Hassan, et lui fit ses dernières recommandations et lui dit : « Sache, ô mon enfant, que ce monde est une demeure périssable, mais le monde futur est éternel ! Aussi, avant de mourir, je veux te donner quelques conseils ; écoute-les donc bien et ouvre-leur ton cœur ! » Et Noureddine se mit à donner à Hassan les meilleures règles pour se conduire dans la société de ses semblables et pour se diriger dans l’existence.

  1. Même poème que celui de la page 206. Ce poème commence par : « Le liseur des astres observait dans la nuit ! »