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les mille nuits et une nuit

contrer avec toi, chez moi ; car mon frère n’a d’autre désir que de se marier avec toi en cette année-ci bénie par Allah et par son Envoyé. Et il n’y a point de honte à faire les choses licites ! »

Lorsque j’entendis ses paroles, et que je me vis connue et estimée dans cette demeure, je dis à l’adolescente : « J’écoute et j’obéis ! » Alors elle fut remplie de joie, et elle frappa ses mains l’une contre l’autre. À ce signal, une porte s’ouvrit, et un jeune homme comme la lune entra ; d’après le dire du poète :

Il a atteint un tel degré de beauté qu’il est devenu une œuvre vraiment digne du créateur ! un bijou vraiment à la gloire de l’orfèvre qui l’a ciselé !

Il est parvenu à la perfection même de la beauté, à son unité ! Aussi, ne t’étonne point de le voir affoler d’amour tous les humains !

Sa beauté éclate aux yeux, car elle est inscrite sur ses traits. Aussi, je jure qu’il n’y a d’autre beauté que la sienne !

À sa vue, mon cœur inclina vers lui. Alors il s’avança et s’assit près de sa sœur ; et aussitôt le kadi entra avec quatre témoins ; ils saluèrent et s’assirent ; puis le kadi écrivit mon contrat avec ce jeune homme, et les témoins apposèrent leur sceau sur le contrat, et ils s’en allèrent tous.

Alors le jeune homme s’approcha de moi et me dit : « Que notre nuit soit une nuit bénie ! » Puis il dit : « Ô ma maîtresse, je voudrais bien te poser une condition ! » Je lui dis : « Ô mon maître, parle ! Quelle