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histoire du portefaix…
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éprouve les plus grandes satisfactions, à ses dépens !

C’est moi jusqu’ici qui me suis dépensé pour son amour ! Mais c’est à lui, demain, à lui qui me blâme, de souffrir !

Alors de nouveau la portière tomba évanouie, et son corps mis à nu parut tout couvert de l’empreinte des fouets et des verges.

À cette vue les trois saâlik se dirent les uns aux autres : « Comme il aurait mieux valu pour nous ne pas entrer dans cette maison, même au risque de passer toute la nuit couchés sur les tas de terre, car ce spectacle vient de nous chagriner à nous démolir l’épine dorsale ! » Alors le khalifat se tourna vers eux et leur dit : « Et pourquoi cela ? » Ils répondirent : « C’est que nous sommes si intimement préoccupés de ce qui vient de se passer ! » Alors le khalifat leur demanda : « Alors, vous autres, n’êtes-vous donc pas de la maison ? » Ils répondirent : « Mais non ! Aussi pensons-nous que cette maison appartient à cet homme qui est là à côté de toi ! » Alors le portefaix s’écria : « Ha ! par Allah ! c’est pour la première fois, cette nuit même, que je suis entré dans cette demeure ! Comme il aurait été préférable pour moi d’avoir couché sur les monceaux de terre des décombres plutôt que dans cette maison ! »

Alors tous se concertèrent et dirent : « Nous sommes ici sept hommes, et elles ne sont en tout que trois femmes, pas une de plus ! Demandons-leur l’explication de cet état de choses. Si elles ne veu-