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histoire du portefaix…
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lait. Puis elle mit toutes ces variétés de friandises sur le plateau et mit le plateau sur la hotte. Alors le portefaix dit : « Si tu m’avais averti, je serais venu avec un mulet pour charger toutes ces choses ! » Et elle sourit à ces paroles. Puis elle s’arrêta chez le distillateur, et lui acheta dix sortes d’eaux : de l’eau de roses, de l’eau de fleurs d’oranger, et bien d’autres aussi ; elle prit aussi une mesure de boissons enivrantes ; elle acheta également un aspersoir d’eau de roses musquée, des grains d’encens mâle, du bois d’aloès, de l’ambre gris et du musc ; elle prit enfin des chandelles en cire d’Alexandrie. Elle mit le tout dans la hotte et dit : « Porte la hotte et suis-moi ! » Et il porta la hotte et suivit tout en portant la hotte, jusqu’à ce que la jeune dame fût arrivée à un palais magnifique ayant sur le jardin de derrière une cour spacieuse ; il était très élevé, de forme carrée, et imposant ; le portail avait deux battants en ébène, lamés de lames d’or rouge.

Alors l’adolescente s’arrêta à la porte et sonna d’une façon de sonner gentille ; et la porte s’ouvrit avec ses deux battants. Le portefaix regarda alors celle qui lui avait ouvert la porte, et il trouva que c’était une jeune fille de taille élégante et gracieuse, un vrai modèle pour les seins arrondis et saillants, pour sa joliesse, son élégance, sa beauté, et toutes les perfections de sa taille et de son maintien ; son front était blanc comme la première lueur de la nouvelle lune, ses yeux comme les yeux des gazelles, ses sourcils comme le croissant du mois de Ramadan, ses joues comme l’anémone, sa bouche comme le sceau de Soleïman, son visage comme la pleine