Page:Le judaïsme avant Jésus-Christ.pdf/188

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le jour du jeûne, vingt-sept ans jour pour jour après l’entrée de Pompée dans le Temple, en la cent quatre-vingt-cinquième olympiade, le troisième mois. Comme il serait plus qu’étrange de parler du mois d’une olympiade dont on n’indique pas l’année[1], on doit penser que c’est le troisième mois du siège, ce qui ne concorde guère avec les autres données de Josèphe. D’autre part, si Pompée a pu attaquer la ville un samedi, il serait étrange qu’Hérode se soit donné ce tort au moment où il entrait en vainqueur dans sa capitale juive. Josèphe a donc reproduit des sources peu conciliables, ou suivi l’opinion populaire qui inclinait à choisir le jour de l’expiation pour celui de la grande défaite. On s’en tiendra donc à un jour de l’été de l’an 37, cette année étant bien fixée par les noms des consuls.

La source de Josèphe, jusqu’alors très favorable à Hérode, n’a pas laissé de mentionner l’acharnement des Juifs de son parti[2] : « Ce fut un carnage général : les Romains étaient irrités des lenteurs du siège, et les Juifs de l’armée d’Hérode ne voulaient laisser vivant aucun de leurs adversaires, On égorgea les malheureux entassés dans d’étroites ruelles, dans les maisons ou réfugiés dans le Temple ; il n’y eut ni pitié pour les enfants et les vieillards, ni ménagement pour la faiblesse des femmes. » Il est vrai que l’historien montre la clémence d’Hérode s’efforçant en vain de calmer des furieux, et son soin d’empêcher ses alliés étrangers de pénétrer dans le Sanctuaire et d’y voir ce qu’ils auraient inévitablement pillé. Le nouveau roi ne voulait pas régner sur des ruines : il arrêta le pillage en indemnisant les soldats sur ses propres biens. Dans toute cette histoire, ce qu’il y a de plus étonnant, c’est la richesse prodigieuse que savaient amasser les princes juifs. Nous aurons à y revenir.

Antigone pour éviter la vengeance d’Hérode vint se jeter aux pieds de Sossius qui se moqua de lui, non sans lui laisser la vie pour l’amener à Antoine. Mais Antoine avait toujours besoin d’argent, et Hérode en avait toujours à sa disposition. Antigone fut décapité. La dynastie asmonéenne était éteinte.

  1. De 1 à 4.
  2. Ant., XIV, xvi, 3.