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gneur! La ~t< << .Sct.<(;<t< la p<')'< (i Dt'cM, la ~"t~ <<< /<tVM'~e, de quelque nom qu'on la nommât, selon la ville ou la province, passait delà table du ricl)e dans la besace du pauvre accompagnée souvent d'une généreuse aumône; et il n'était pas rare qu'on fit entrer le mendiant, qu'on lui fit place au foyer réchaun'ant, et qu on le traitât avec le même respect que si c'eût été te petit Jésus lui-même. Ht, si la fève se trouvait dans sa part, on le saluait Hoi, on buvait à sa santé, et tous ensemble criaient en son honneur le Roi boit!

Car c'eût été une grave irrévérence que de ne pas le crier, et cette irrévérence aurait été punie dnne façon terrible. Le délinquant distrait avait la figure barbouillée de noir! Jugez si cela redoublait la gaite de la compagnie!

Or,pendaut qnc les bourgeois jouaient an)"! au roi, les vrais rois, qui s'ennuyaient quelquefois dans leur royauté, essayaient de la troqner contre ceUe de la fève, pour voir si celle-ci serait pins amusante. Charles IX et ses successeurs menaient solennellement la reine de la fève à la messe de lËpiphanic, et la plaçaient a leur gauche, tandis que la vraie reine marchaita leur droite. Louis XlVentant, au milieu des troubles de la Froide, partageait mélancoliquement avec Anne d'Autriche et ses dames d'honneur le gâteau des Huis, arrose d'une bouteille d hypocras. )1 arriva même que la reine-mère eut la fève et qu'on la força de boire pour avoir loccasion décrier: la )<einel)oit!l'lus tard, devenu celui qu on appelait le grand Hoi, Louis fêta l'Epiphanie d'une façon grandiose. Il existe une relation très-detaillee d'une fête des Hois célébrée dans les grands appartements de Versailles, ou il y eut de nombreuses tables servies, et un Hoi, ou une Heine a chaque table, car la loi salique fut mise de cote pour ce soir-la. Ces diverses Majestés s'empressèrent de se choisir des ministres et des ambassadeurs, et d'envoyer ces derniers complimente) les Majestés voisines et former des alliances avec elles. Il arriva que Louis XiV, qui n'avait pas eu la fève, servit de chevalier d'honneur à une des ambassadrices, et implora la protection du monarque auprès duquel il se rendait. Celui-ci la lui promit, et lui assura spirituellement « qu'il feroit sa fortune, si elle n'estoit pas faite.

On fête encore l'Epiphanic dans les familles;mais il n'y a plus de cérémonial obligé, et chacun célèbre la téte a sa facon. J'enaivuunequejen'ou))Iie)'ai j.)!))ais, malgré le très-jeune âge (huit ou neuf ans) que ja\ais alors. La maitresse de pension chez qui je commençais mes études avait prévenu à l avance toutes ses élèves qu'on ne travaillerait pas chez elle le jour des ttois, mais qu'elle comptait nous offrir un gâteau, a condition que chacune lui apj<otterait ce qu'elle pourrait donner de ses épargnes, et )))éme de morceaux d étone et de vêtements hors d'usage. H y eut à la suite de cette déclaration une foule de pourparlers mystérieux les ~M~cs passaient leurs récréations dans la chambre de la maîtresse, et en revenaient couvertes de bouts de fils et de petits lambeaux de laine ou de toile de toutes tes couleurs. Les pf<!<<.s. qui n'étaient pas appelées aces conciliabules, contribuaient de leur ))OU!'se et métne de leurs bonbons. Hnfu), !c jour de la fête, nous arrivons toutes, te cœur palpitant. Dans la salle d'étude, un bon feu est allumé: sur les tables, les gâteaux sont tout coupés et sur'[uatrec)]aises, autour de la cheminée, des vêtements sottt ranges 01 ordre, tes ~ieux vêtements donnes par nous, nettoyés, retaittés, remis a neuf par tes bonnes petite~ couturières, qui avaient appris en même temps le travail et la charité. Et ~oiciquela portes'omre et donne passage àquatre enfants, couverts de haillons, tuais déjà réjouis par la douce chaleur et par l'attente de quelque joie inconnue. Et nous voilà toutes, comprenant enfin. riant et pleurant à la fois, déshabillant les pauvres petits devantle feu qui brille,leurparlant, les caressatit, peignant les boucles blondes, chaussant les petites jambes potelées, mettant la chemise bien blanche, les jupons bien chauds, la robe qui parait neuve, les sabots vernis qui s'entrechoquent avec un bruit joyeux. Dans un coin de la chambre ou les petits, rouges de bonheur, régardent à chaque instant, une femme est debout, les mains jointes, les contemplant avec ravissement: pauvre mère! jamais elle n'a vu ses entants à pareille fête.

Après la toilette, le repas, le gâteau, la ro)auté d'une heure, les cris la Heine boit et les pauvres enfants, en se retiraut, emportèrent avec la p«r< «' D;'tt qu'on avait faite copieuse, assez de gais souvenirs pour éclairer bien des mauvais jours.

Je ne sais qui fut reine de la fève: nous nous trouvions toutes reines ce jour-là.

Mme Colomb.

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LE PELICAN

DU JARDIN D'ACCLIMATATION

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Comme Le cormoran, Le pélican est un pahnipedp et un oiseau plongeur. Aussi a-t-on bien fait de tes parquer t'un à cote de l'autre. Ces malheureux exilas peuvent, s'entretenir cnsonhh' de la patrie absente. Le peiican parait,neanu)oins,incosolable. Sf))!on~))e<-)e))'ht jusqu'en arrière des yeux qui forme connne un long nez, presque toujours baisse, lui donne un air ninisetnent triste. On dirait vraiment que ce pauvre animal a été condatnne à porter connue un goitre sous le menton et un eteignoir