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Quel fut son étonnement, lorsque la vigie signala sur cette cote inhospitalière la présence d'une habitation. Une embarcation est mise a ia mer; les matelots .unefoisa terre, courent vers la maison. La porte est ouverte: on entre; on croirait, a voir i'!))t<ricut,qut'les habitants viennent à pt'im' d'en sortir. Sur )atat)ie, un livre est ouvert; cst t'NM~i'<'<'de ~ftC/n'ne, que narentz consultait ['endant tes longues soirées d'hiver. A cote, sont ranges tes hroes de forme antique, une he)te horloge ho])andaise, une ejtee, une f)u)ee! divers menus objets. Les meubb's, tes quelques veh'melus.tbandonnes, rien ne parait avoir changé.

Les matetots ne peuvent en eroi!'e)eurs veu\,tors~~Utj)e'apitai))e.quisesouvie!U()e!e\peditionde ~~W~b~r~t~~ee~vm~t~f~~e dona~'et état pendant 276 ans.

Il ne faut pas du reste s'étonner outre mesure du fait qui ressort de cette découverte, l'atmosphère l' des relions arctiques, maintenue perpetuellment a une température tres-basse, est douee d'une étrange propriété de conservation qui arrête presque complètement toute décomposifion. C'est ainsi que sur ]es cotes dn Spitxber~ et de la Nouvelle-Zemble ou retrouve encore aujourd'hui des animaux antédiluviens disparus depuis (tesmiHierst j'auuees, tels que le mastodonte, enfermes dans des blocs de };)ace et presque parfaitement conserves. Aussi parmi tes objets provenant de l'expédition de t!a!'ent/.a-f-on retrouve <h's objets <)u!)e nature fra~i)e, têts que des )iv!'es, des chaussures, des n)a)!es et des seau\ de cuir, qui eut p:t rester exposes au contact ()e)'.u! pendant 2~<! ans sans a\oir été considerah)c!ne!)t alterés.

Le capitah!et\.ui~et!recue~h(-u!nensenn'U~u~ tes objetsqui))!'ouva dans )a<a))ane.A\ant de quitter tes tieux,i) fit construire un r<)!t;t, dans ieque) i)deposa)e)'app0!tdesadecou\e!te.eninvitantlesv(~a- ~eurs(jui pourraient te suivre a respecter la maison de!!arenti!.))a)apporteennu!'ope ces précieuses re)iques;eUes ont e)e acquises parte gouvernement hollandais, pour être ptacees dans te musée de la )taye,en souvenir du ,M!'a))(tnavi~ateu!'qui )utta vaiHannuent pendant tant d'années et finit par donner sa vie. dans l'espoir de servir sa patrie.

LUCIEN EUNE


LES ORPHELINS


La diligence roulait cahin-caha depuis quelque temps, et le couducteur etait déjà descendu plusieurs fois de son sie~e pour tater d'un air inquiet les roues, les ressorts et les essieux, ce qui n'avait rien de bien rassurant pour les voyageurs. Tout a coup, un craquement. Ut) etnw. une ci~ute: la voiture se couche sur !c cote et m'bouge non plus qu un bateau ensabte et les voyageurs, culbutes pete-me)e,tachentdou\!ir les portières pour setirerdelaa\ec)en)oiusde dommage possible. Les chevaux font grand bruit avec !eurs pieds sur tes caitioux de la route: tes fennues crio~t, les hommes apostrophent te conducteur et )e postition, qui jurent après la voiture, la route et tes <'hc\anx,contn)c sj (-eta servait à quctqut'chos)'. Après un quart d'hcurp de confusion, tout s'arrange les cht'vnuxsout d(tcl< les Yoyagpurs sont tons hors de )avoih)r< on sf compte, ons'('xa)))in<pt')'son))t' dp mort'Maisi)\ahca))c(H)p()<'()oppcs.et une petite p)).) mincit'ne serait pas (te froj).«u t.) !rou\e!? et qu'aDons-nous devenir a présent?

'<A))'.repond!ec<)n(h)ctenr,nou'-n.)\)Ut~'p!.t aner~~o<t'e~)'e<)H\i)L)~e,p()U)'chere))et)ech.h!()n et)nettreh'sc))e\an\a)ecurie:\ousy))'ou\erey. .))ien aussi de quoi \ous faire des compresses." o On se mit donc en marche, chacun s'apitoyant sm son propre sort et se peignant.'juideson pied. <)"i <)esonhras,<p)i()esatetc.Lau)'ergistedntiens'empressa au-devant de la do)eutec:)ra\ane, et mit.t i. notre disposition tout ce qui) possédait en tait de souper et de gite, savoir: une soupeau\chou\ et au tard, et une grande chambre a quatre )its.

"ns)-ceqni)u\apasici)mme<)ecin.tmpha!macien? jt –

~enui,teplnsproct)eestatrois)ieucs. T) –))tanta))erche/M')enn\.ditht petite-r\a!ttc <)e )'au))C)-ge,e))e a de tout cttcxetie. et c))e ne donande pas n)ieu\ que <)e donne!'an\ gens .qui ont besoin. Ces) ton) près, sa maison; je \ou~\ v co!)'hnrai,si\ons~on)ey. t Je partis a la suite de la servante, en tfoitant un peu, car j'avais reçu nng!'os sac <te nuit sn!')e pied. j. au moment de !a c!)ute de ia voiture

Réellement Mlle  Jenny ne demeurait pas loin, et au bout de cinq minutes j'étais citez e))e, dans une *t grande sat)ei)ieu claire et))ienproj)re,meu)'tee tout simplement de hancs et de tables de bois blanc, ce qui metonua un peu, car te costume de M'~Jennv et son air distingue n'étaient pas en !'apport avec )a rusticité de sou mobitier. C'était )me petite tenxne denviron cinquante ans, vêtue dune rohe de soie brune etd'un col éblouissant <te tdau(heur. Ses tiouctes grises s'attongeaientsvmetriqnenH'ut te tong de i son visage b)auc et a peine !ide. et je n'ai jamais .rencont!'e <)e !'egar<)p)us ))ieinemant que ce)ui qu'et)en\a sur moi a travers ses grandes lunettes.

La petite servante expliqua notre mésaventure.

« Que)accident!dit.\t"Jennv.t'ourvuqu'i)n\ait tien deg!a\e'Si)<u)at)esoinde médecin,i)n'y aura rien ttepjus tacite <)ne d'en a\oir un; jeren\er!'ai ~c))erche!'par un exprès, et il sera ici a~ant)a nuit. Mais. en attendant, nous attons panser )es blesses. Voyons: il va (tes contusions, des coupures, un poignet foute. Voila! j'ai ce qu'il me faut."

Tout en parlant, elle avait ouvert une grande armoire, y avait fait un choix et avait placé avec soin