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ainsi que la glace, dont Boston envoie chaque année plus de 100 000 tonnes aux Antilles, en Europe et jusque dans l'Inde.

De ce marche si actif ra\nnucnl sept grandes lignes de clieinins de 1er, dirigées sur le Canada, sur New York, sur Chicago, etc.

Disons maintenant un mot de l'histoire de Boston. Les premiers colons qui s'établirent sur la presqu'île qui a été son berceau, appelèrent ce lieu Tremont, c'est-à-dire trois montaynes, à cause des trois collines qui s'y élèvent. Le nom de Boston lui lut ensuite donné par des éniigrants sortis de la ville de Boston en Angleterre. En 1630, le premier gouverneur anglais du Massachusetts vint y habiter, et, deux années après, on y construisait la première église. L'illustre inventeur du le sage philosophe Benjamin Franklin, y naquit en 1716. Ce grand citoyen devait être le plus ardent promoteur de l'affranchissement du pays. De graves symptômes de dissentiment avec la mère-patrie se manifestèrent à Boston en 1768, par suite des impôts énormes qu'exigeait le gouvernement britannique.

L'Angleterre s'inquiète envoie deux régiments pour maintenir l'ordre une rixe, en apparence sans "tavité. entre 1a gravité, entre la troupe et les habitants, signale le mois de mars 1770. Plusieurs citoyens sont tués; par ordre du parlement le port est fermé. Kn 1773, le soulèvement prend les proportions d'une révolulion. On jette à la mer des ballots de thé amenés par les bâtiments de l'Angleterre, qui se réservait le monopole du commerce de ce produit. On s'empare du colleeteurdes impôts; son corps, privé de vêtements, est enduit de goudron, puis plongé dans un tonneau de plumes, et le malheureux est forcé de parcourir la \o dans cet accoutrement, sous les huées mena(le la populace.

A partir de ce jour, la guerre éclate entre les colonies anglaises et la Grande-Bretagne.

Le 17 juin 1775, fut livrée la bataille de Bunker' s Hill, gagnée par les Américains. Cependant les troupes anglaises restèrent maîtresses de la presqu'île jusqu'en mars 1776, où, attaquées avec une extrême vigueur par les insnrtrés qui couvraient i'e leur artillerie les hauteurs de Dorchester, elles turent obligées de se retirer cl s'échappèrent parle poil. Boston, qui jouait un si grand rôle dans la lutte de l'Indépendance, n'était cependant pas encore une glande ville elle a\ait à peine IS (MM) habitants –en 1 K 10, sa population s'élevait déjà à 33 000 âmes; – en 1850, à 130 <J00; –en 1860, à 177 800: – en 1870, à 250 500 (sans Charlestown).

III

Avant l'incendie extraordinaire dont nous allons indiquer les ravages, Boston en avait déjà éprouvé deux très-considérables l'un en 171)1, qui consuma cent maisons; l'autre, en ISIS, qui détruisit la Bourse.

Le samedi 9 novembre 1872, à sept heures et demie du soir, les cris de « Au feu au feu » retentissaient à un angle des rues S unvin e r e Kingston.

L'incendie éclatait alors dans un sous-sol contenant une machine à vapeur. La flamme se répand comme l'éclair, atteint le (oit à travers la cage d'un ascenseur. L'alarme est donnée par les chauffeurs. mais la toiture est déjà brûlée quand les premiers secours arrivent. La dévastation commençait au centre même du quartier des affaires. Néanmoins, toutes les pompes lançaient leurs torrents avant qu'aucune autre construction fût embrasée. Malheureusement, le vent, calme au début, souffla du nord, puis du nord-ouest. Les murs s'effondraient. L'encombrement des magasins alimentait la flamme; elle semblait voler. Le feu dévore la rue Suinmer et passe de celte nie à d'antre*, courant vers le nord-est.

On demande des secours a Worcestcr, a l'ro\idence, à New York, à l'ail Hiver, à Lowcll, à Ljnn. cl à d'autres villes: ils ne pouvaient arriver aussi ilo que l'eussent voulu les circonstances. Dès minuit 130 maisons de commerce étaient incendiées; et les secours invoqués ne pouvaient être à Boston avant trois heures!

A deux heures du matin de celle première nuit, le maire de Boston, ses conseillers, les notables, dé-