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façon à constater à tous les yeux leur titre et leur valeur.

Pendant que j’étais ainsi occupé, le printemps arriva, et, un jour, en allant à mon bureau, j’aperçus une affiche annonçant que des régates devaient prochainement avoir lieu. Je résolus de tirer parti de cette circonstance ; je m’associai donc avec un jeune et vigoureux gaillard qui m’avait accompagné dans quelques parties de bateau, et nous nous fîmes inscrire pour toutes les courses à deux rames ou à un seul aviron. Au bout d’une semaine d’entraînement, nous nous jugeâmes de force à nous mesurer avec n’importe quels adversaires.

Le jour attendu arriva enfin ; c’était avec des sentiments mélangés d’espoir et d’appréhension que nous mesurions du regard l’étendue que nous avions à parcourir, car de notre succès dépendait la chance que nous avions de retourner à notre placer, qui sans cela serait confisqué.

La distance à parcourir, à partir d’un pont qui traverse une partie du port jusqu’à une petite île qu’il fallait tourner avant de revenir, était d’environ deux milles, et comme nous devions disputer trois prix, nous avions de l’ouvrage devant nous.

Notre première course fut une course à deux rames, et nous n’eûmes affaire qu’à un seul bateau monté par deux robustes bateliers du port d’Esquimalt. Nous comprîmes, dès le premier demi-mille, que nous n’avions pas grand’chose à craindre de nos rivaux, qui n’étaient habitués qu’à de petites courses de moins d’un mille, du port aux navires en rade.

Les spectateurs en jugeaient tout autrement et regardaient comme frisant l’effronterie que nous eussions l’audace de nous mesurer, nous jeunes gens inexpérimentés, avec deux bateliers ayant dix fois notre expérience. Les spectateurs américains tout particulièrement nous poursuivaient de leurs sarcasmes ; ils tinrent contre nous tous les paris que nous voulûmes accepter, sur le pied de trois à cinq contre un. Aussi notre carnet était-il rempli quand sonna l’heure du départ.

La course, ainsi que nous nous y attendions, fut très-mal disputée. Nos adversaires partirent avec force embarras, en gens sûrs d’une victoire facile. Ils nous distancèrent pendant le premier demi-mille ; mais quand nous atteignîmes le point extrême de notre course, ils étaient déjà essoufflés, et nous les dépassâmes facilement. Lorsque nous arrivâmes, ils étaient, au grand étonnement des parieurs, considérablement distancés.

La course suivante était une course à un seul aviron, dans laquelle nous étions quatre engagés. Je jouai le jeu de mon ami, qui arriva facilement premier.

La dernière course de la journée fut une course à deux avirons, dans laquelle nous courûmes seuls, personne ne se souciant de nous disputer le prix. Cette journée nous procura de quoi retourner aux mines et recommencer à nouveaux frais notre entreprise. J’écrivis à Pat de revenir, et nos autres associés étant prêts aussi, nous repartîmes tous pour notre placer de Jack of Clubs Creek.

À suivre.

R. B. Johnson.


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THOMAS HIGHS

OU LE MÉTIER A FILER

Thonms Highs poursuit son lintrn emnpngnie de Kay, qui n’apporte plus a l’tenvre’eommnne qu’un aile eonsideralilementreiroidi par les quolihets, mais que la erainte meme des moqueries empeeiie encore de s’nvounr pleinement l’uhulé.

Un jour pourtant, d la reuetre de, ee grenier, vers laquelle tant » de regards ironiques 's’étnicnl. levrs depuis einq ou six mais, n’apereoitïnn as les deux hommes qui, semblantiaire assaut’dïen ai’n mises » perd- :1aneent a qni mieux mieux sur le pa toutes les pieees de la lamense maelnn, voit sortir de la maison l’horloger,'qui, sans doute pour se soustraire aux t’uilleries, se prend a les pre- digner au malheureux dont le découragement est peut-dire son ouvrage.

Si l’un fit-gaiment eerde autourde, ees rouages disloqnes, s’ily eutnn eoneortde gorgesgeliaudes sm- 1e malencontreux inventeur, je vous lelaisa’ed penser. Et pourtant Highsfqtl’ayt’compagne, pluml’quc devanee sa fille, otiroate presque aussitttles immi- liations, pour venir ramasser tous ees débris, qu’il réinstallefllä où ils relaient, làÿù ils’devaientetre eneere, Et il se remet seul dlape’nrsuite de son beau reve.

Et toujours les fils de eoton manquaientvanx tiéser ronds, qui, les ingrnts, en matière de passe-temps, de triste eempensation nu de’pit que leur causait le elnimoge, ne se genniant pas pour aller erier devant la maison du pauvre chercheur z a De la trame, lliglist vous nous avez promi_s de la trametiious sommes au repos ; tenez iotre parole ; de la trame, iiiglrs, de la tramel… »

Mais voilà qu’un matin, comme trois on quatre de ces cruels oisifs passaient en renouvelant leurs blessantes interpellations, la parte s’ouvrit, et Thomas Highs parut, qui, souriant— Dieu sait de quelle façon — : « De la trame, répéta—t-il ! d’un accent singulierment animé ; c’est de la trame qu’il vous faut, eh bien ! entrez, et demandez-en a Jenny la fileuse, je crois qu’elle pourra vous en donner.

— Jenny, votre fille ?

— Non, -la filleule de ma fille, car c’est du nom de la chère enfant qui m’a toujours soutenu, encouragé, que je veux que soit baptisée l’invention qui