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si rapide, que dans une heure l’empreinte est donnée a 2500 pièces, soit prés d’une par secondé.

Cette opération capitale, que dix autres manipu- lations et que deux éx mens ont précédée, met ii proprement pnrlct’lcs es en l’état où elles doivent. circuler, mais ce n’est pas sans subir de hbnvcnnx cmmcns qu’elles entrent dans la cu ulntion. On les pésc encor, on les fait sonner-en les lancaut sur un hlec d’acier, pour s’assurer que le métal en est bien eohércnt ; on en prend quelques-unes, pour vérifier de nouveau chimiquement le titre de la masse ; on les examine une par une si la loupe, po eustuter si l’empreinte est bien nette, la. surince hien exemch de dérants ou d’ordurcs Que sais-je encore !

Enfin, on les compte, un les empile, en les met dans des sacs, et elles vont… où vent les piéces de monnaie, ecs voyageuses quivoicnt tentdc gens, tant llnpnys, et qui pourraieute e de si curieux mémoires, si rues pouvaient écrire.

Quoi qu’il ensuit, les vm a particsi Elles courent, elles s’immobiliscnt. Elles passent de la main du monarque ii la main du mendiant, du trésor enfoui de l’n 'tu’c l la poche percée du prodiguei,.. Ahl que tl’hisloi s, que d’histoires ! et parmi toutes en voici une’ d j eille, mais que je n’ai pu oublier.

J’étais entant, et, avec d’autres entants, nous avions imaginé certaine spéculation innocente. Un pot’t spectacle, une lanterne magique à montrer, je crois, Bref, la reectte espérée devait étre puptagée également, cela vu sans dire, entre tous les spéculateurs.

L’affaire réussit a merveille, Elle produisit sept ou huit sous, je ne suis plus nujusle ; mais ce queje me rappelle roi-t hien, c’est qu’il y avait' un sou de reste aprés que chacun en eut pn’s un : Comment (aire ? i1 n’L ait pas niéine possihle de le changer en moindre monnaie, pour procéder au partage tractionnaire. On, proposa l’achat d’un gâteau _ Nonl cria un des as- sociés De billes ! — Non, criu l’nnlrc.1 Peurtan I À Eh, s e nc veux pasile son est a moi nulnnl’qlt Loi ! —« Savoir ! — C’est tout su !…

On s’éehantrc, on se chamaille, on va se prendre aux cheveux… Mais le miséx’t'i', celui qui avait le sou, uhjet du litige, avise uq pauvre héquillcuv qui pas sait : a l’enez, brave homme. » — Elle le son tomha dans la main du’pntm’e, qui alla aussitoten acheter un morceau de pain, après nous avoir comblés de bénédictions.

Soudain plus de querelle ; tous profondément heureux !

L’excés de richesse nous avait divisés, la charité nous remit d’accord, D’ailleurs c’est, croyez-m’en, un des charmants miracles dont elle est coutumière.

L’oncle Anselme.

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DANS L’EXTRÊME FAR WEST

AVENTURES D’UN ÉMIGRANT DANS LA COLOMBIE ANGLAISE


CHAPITRE XIII

UN HIVER A VICTORIA

De grands et heureux changements s’étaient accomplis à Victoria depuis que nous l’avions quittée. La jolie petite ville contenait maintenant plus de dix mille habitants et grandissait à vue d’œil. D’immenses hôtels s’élevaient pour recevoir et héberger les chercheurs d’or. On construisait des entrepôts et même des églises. Je remarquai notamment, et non sans un vif chagrin, qu’une nombreuse troupe d’ouvriers carriers était occupée à faire disparaître, pour élever à leur place de vastes magasins, les rochers qui couvraient les terrains qu’avait voulu me faire acheter l’homme de loi dont j’avais fait la connaissance lors de mon premier passage à Victoria.

Mais je vis aussi d’autres indices qui me plurent beaucoup moins et qui m’inspirèrent même de sérieuses craintes. Des milliers d’hommes, sans ressource ni travail d’aucune espèce, s’attroupaient aux portes des bar-rooms, et quand ils rencontraient quelqu’un de leur connaissance moins pauvre qu’eux, s’attachaient à lui dans l’espérance d’en obtenir l’argent nécessaire au repas du jour. En longeant la rue du Gouvernement, je ne fus pas mis à contribution moins de quatre fois, et chaque fois d’un demi-dollar. Cela m’alarma fort, car ma bourse était légère et je ne voyais aucun moyen de gagner ma vie.

Pat, après être resté avec moi quelques jours, me quitta pour aller exercer, pendant l’hiver, sur l’une des scieries établies de l’autre côté du Puget sound (détroit du Puget), son ancien état de cuisinier ; et, pour ménager mes ressources, je louai, dans une impasse un peu écartée, une petite cabane et y mis des provisions pour un mois, me promettant de ne pas faire le difficile et d’accepter tout travail qui me permettrait de retourner au commencement de l’été à notre placer.

Au bout de deux mois, mes provisions étaient épuisées ; il ne me restait, qu’une paire de couvertures trop vieilles pour rien valoir, avec les habits que j’avais sur le corps et qui étaient déjà en piteux état.

Plus de cinq mille hommes n’avaient pour passer l’hiver d’autre ressource que la charité publique. Cependant, bien qu’à cette époque je fusse réduit la plupart du temps à m’envelopper le soir dans mes couvertures sans savoir d’où me viendrait le déjeuner du lendemain, je parvins à vivre sans emprunter à mes voisins et sans rien demander à l’hospitalité coloniale ; mais