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que ce garçon -était très-méchant, et qu'il lui avait souvent l'ait des grimaces, quand elle se retournait dans la rue. La grande sœur sourit déclara qu'il fallait au besoin pardonner les injures, ajouta que ce n'était pas un temps v laisser un chrétien se morfondre, et répéta « Pourquoi pas?

– Vrai? s'écria le naufragé, qui ne savait pas trop si l'on prenait sa requête au sérieux.

Allons, dépèche-toi, voilà qu'il est huit heure moins dix. »

L'écolier flaneur ne se fit pas prier, et marcha bien sagement à côté de la grande sœur.

Le soir, ils retinrent ensemble, les meilleurs amis du monde, et bavardant connue des pies. Tout à coup le flâneur dit d'un air de pitié: « 11 y en a une là-bas qui n'est pas heureuse, l'enlends-lu tousser?» »

La grande soeur leva les yeux et vit le long d'un mur un panier ruisselant d'eau, porté par une pauvre Mlle trop légèrement vêtue, qui se consolait philosophiquement de recevoir une pareille on- dée en raclant de sa règle les lames des persiennes.

« Où demeures-tu ? lui dit la grande sœur.

– Rue de la Gerbe répondit l'autre entre deux quintes de toux.

– Hum ! rue de la Gerbe, ce n'est pas ici; n'importe, viens avec nous, nous te reconduirons. Cela nous fera une petite promenade. voilà tout. »

Le temps était si peu à la promenade que tous les enfants se mirent à rire.

Le lendemain matin, le parapluie partit un peu plus tôt, et passa rue de la Gerbe, où la pauvre fille attendait ses amis de la veille.

« Hé mais! dit la grande sœur en riant, il v a encore une place vacante.

– Cela se trouve bien, reprit l'écolier flâneur, car \oilà devant nous le Merle Blanc qui mouille toutes ses plumes.

– Le quoi?

– Le Merle blanc! c'est un surnom, » et il montra le moniteur. Le moniteur avait beau relever le collet de sa veste, c'était pour le moment un triste merle. La grande sœur en eut pitié on l'appela, il vint tout grelottant se blottir contre les autres voyageurs.

Tout le temps que dura cette lamentable série de jours pluvieux, le parapluie continua à modifier son itinéraire pour prendre ses voyageurs à domicile et les déposer au retour.

La tribu railleuse des gamins d'école i.u. ~i^h,iI,uI par des quolibets l'arrivée du convoi.

« Voilà l'arche de Noé

– Voilà le parapluie-omnibus »

Et au départ

« MM. les voyageurs, en voiture

Avez-vous une correspondance?

– Allons, madame, voire billet »

MM. les voyageurs étaient fort gais el se racontaient mille folies. Ils parlaient bien quelquefois de choses plus sérieuses, par exemple des grands froids 'lui n'étaient pas encore arrivés, mais qui ne pouvaient larder à venir. Les mille petites histoires de l'école faisaient surtout les frais de la conversation; d'une bonne parole. Voilà ce qu'a tait la pluie, ou j pluliU la charité armée d'un parapluie. Car, comme 1 ma grand'incre le répétait souvent, « la charité est j ingénieuse el sait manier toutes les armes. »

J. Levoisin.



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LE PÉLICAN

III: J.VHIHN H A «:i: 1. 1 M AT ATI il i i

Ces grandes pêches du pélican sont aussi pour tous les oiseaux piscivores des occasions de réjouissance. C'est ce que M. l'oussielgue a parfaitement constaté. dans son voyage, lorsqu'il a surpris les pélicans qui péchaient en compagnie.

« Attiré, dit-il, parcelle pèche merveilleuse, toute la